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Quel portrait de famille pour le Québec en 2011?

Illustration du bulletin Quelle famille?

Hiver 2014, numéro 1


Caractéristiques générales et particularités révélées par l’Enquête nationale auprès des ménages

En 2011, on a dénombré plus de 2,2 millions de familles de recensement au Québec. Bien que l’évocation du mot famille fasse encore aujourd’hui naître l’image convenue d’un couple avec enfants, ce vocable renvoie désormais à une multitude de configurations, qui s’appuient sur « un jeu beaucoup plus complexe de comportements, de valeurs et de normes » (Dandurand et Hurtubise, 2008, p. i).

Pour y voir plus clair, les données amassées à l’occasion des recensements s’avèrent fort utiles. Elles permettent de « prendre une photo de famille » à un moment précis, en quantifiant le nombre de familles associées à telle ou telle situation de vie. Le portrait proposé ici s’appuie sur les données de l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) qui a remplacé, en 2011, le questionnaire long obligatoire du recensement canadien. Il importe de consulter l’encadré suivant pour se familiariser avec cette nouvelle source d’information et les principales répercussions d’un tel changement. Il en découle que l’on présente, dans ce numéro, les caractéristiques générales des familles au Québec telles que livrées par l’ENM en 2011, à la différence des travaux antérieurs qui révélaient par ailleurs leur évolution au fil du temps.

La visée poursuivie et les thématiques abordées s’inscrivent, pour leur part, dans la continuité. Dans l’objectif d’établir un pont entre le langage chiffré de Statistique Canada et le vécu familial et social des personnes, il s’agit de présenter, à partir des données les plus récentes, de l’information générale sur l’ensemble des familles, d’en décrire les principales modalités de vie et de cerner les particularités qui s’expriment dans certains sous-groupes de population. Combien y a-t-il de familles comptant au moins un enfant mineur, au moins un enfant de moins de cinq ans au Québec? Le mariage prédomine-t-il toujours dans les familles biparentales? Quelle proportion des familles est touchée par une recomposition familiale? Combien y a-t-il de familles immigrantes au Québec? Voilà quelques interrogations auxquelles le lecteur trouvera réponse dans ce numéro.

La famille dont il est question ici est la famille de recensement comme la définit Statistique Canada. Cette définition suggère des liens entre des personnes résidant au sein d’un même ménage. Elle fait référence tant à un couple sans enfant, à une famille biparentale – que celle-ci soit mariée ou en union libre, recomposée ou non, formée de conjoints de même sexe ou de sexes opposés – qu’à une famille monoparentale. Ainsi, un homme de 55 ans et sa mère âgée forment une famille de recensement au sens de Statistique Canada, s’ils résident au même domicile. Pour les raisons inverses, les parents d’enfants qui ont quitté le domicile familial ne sont pas recensés comme pères et mères : s’ils vivent en couple, ils sont considérés comme un couple sans enfant; s’ils n’ont pas de conjoint, ils ne sont pas dénombrés comme faisant partie d’une famille de recensement. Finalement, lorsqu’il est question d’enfants et de familles avec enfants, il est toujours sous-entendu « enfants à la maison », même si la précision n’apparaît pas dans le texte ou dans les tableaux. Pour de plus amples précisions, le lecteur est invité à prendre connaissance des notions, définitions et particularités des données en fin de document.


Table des matières


Les renseignements présentés dans le présent bulletin sont des résultats tirés de l’analyse des données de l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de Statistique Canada, qui a remplacé en 2011 l’ancien questionnaire long du recensement du Canada. La méthodologie sur laquelle repose l’ENM est différente de celle employée antérieurement dans les recensements et, par conséquent, il est déconseillé de comparer ses résultats avec ceux des recensements antérieurs.

Par ailleurs, l’ENM et le recensement (de 2011) reposant sur des bases méthodologiques différentes, le lecteur ne s’étonnera pas de constater des écarts, quoique généralement de faible ampleur, entre les chiffres présentés dans le présent bulletin et ceux, tirés du recensement canadien, diffusés sur le site Web de Statistique Canada.

Toutes les données présentées ici, à l’exception de celles de la section 2.1, portent sur l’ensemble de la province de Québec. Elles s’appuient sur des bases numériques importantes et leur utilisation ne pose généralement pas de problème. Celles qui concernent les caractéristiques de groupes moins nombreux comme les familles immigrantes, et plus encore les Autochtones (groupe touché par un sous-dénombrement), devraient plutôt être considérées comme des ordres de grandeur, et toujours dans les limites du cadre de référence auquel elles se rattachent.

Pour toute information plus précise relative à la qualité des données de l’ENM et aux changements apportés, entre 2006 et 2011, au questionnaire long du recensement, le lecteur est invité à prendre connaissance des documents de référence diffusés par Statistique Canada à l’adresse suivante : http://www12.statcan.gc.ca/nhs-enm/2011/ref/index-fra.cfm.


1. Les caractéristiques générales des familles au Québec

Cette section se rapporte au nombre total de familles de recensement du Québec dénombrées en 2011, soit 2,2 millions. La figure 1 reprend la classification de Statistique Canada en exposant le volume de familles associé à différentes caractéristiques des familles (présence d’enfants, type de famille, type d’union, âge des enfants).

1,3 million de familles avec enfants à la maison

En 2011, plus de la moitié des familles de recensement telles que définies par Statistique Canada, soit 1,3 million, comptaient des enfants à la maison. En contrepartie, dans un peu plus de 930 000 familles, équivalant à 42,2 % de l’ensemble, aucun enfant n’est dénombré à la maison, ce qui n’exclut pas que le couple recensé ou l’un des conjoints soit le parent biologique ou adoptif d’un enfant ayant quitté le domicile familial1. La figure 1 indique que, parmi les familles avec enfants, un peu plus de 900 000 ont un couple à leur tête. Ainsi, plus de quatre familles sur dix au Québec sont constituées de un ou de plusieurs enfants et de parents ou beaux-parents ou, plus rarement, de grands-parents, en l’absence des parents. Cela a pour corollaire que dans l’ensemble des familles avec ou sans enfants dénombrées en 2011, une sur six est dirigée par un parent seul, beaucoup plus souvent une mère seule (une famille sur huit) qu’un père seul (un peu moins de une famille sur vingt-cinq).

FIGURE 1 - Les familles de recensement, selon leurs principales caractéristiques, Québec, 2011

Une faible majorité de familles mariées

En additionnant les familles biparentales mariées et les couples sans enfant mariés, on constate qu’un peu plus de la moitié des familles avec ou sans enfants sont unies par les liens du mariage au Québec, en 2011 (1 147 720/2 203 360; 52,1 %). Les familles biparentales mariées comptent pour le quart des familles recensées en 2011 (24,9 %), tandis que 16,5 % vivent plutôt en union libre. Les quelque 600 000 couples sans enfant qui sont mariés comptent pour plus du quart des familles au Québec, tandis que ceux qui vivent en union libre représentent 15,1 % de l’ensemble. En considérant l’âge des enfants, on constate que le plus grand volume de familles se trouve parmi celles qui ont des enfants mineurs et qui ont à leur tête un couple marié. Cette situation caractérise quelque 360 000 familles au Québec.

Plus de une famille sur cinq est une « jeune famille »

Pour en arriver à distinguer les jeunes familles des plus âgées, nous proposons de recourir à un arbitraire fondé sur trois catégories d’âge des conjoints ou du parent seul. La catégorisation employée est la suivante : le plus jeune des conjoints, ou les deux, ou le parent seul ont moins de 35 ans (jeunes familles); ont entre 35 et 64 ans (familles d’âge intermédiaire); ont 65 ans ou plus (familles d’aînés). Nous nous y référerons tout au long du document pour caractériser les différents sous-ensembles de familles selon leur âge. De manière générale, selon cette typologie, présentée au tableau 1, au Québec, en 2011 :

  • les jeunes familles représentent plus de une famille sur cinq (21,8 %);
  • plus de six familles sur dix sont des familles d’âge intermédiaire (63,9 %); 
  • les familles d’aînés comptent pour une famille sur sept (14,3 %).

 

TABLEAU 1 - Répartition en nombre et en pourcentage des familles, selon le groupe d'âge du plus jeune des conjoints, des deux ou du parent seul, et selon le type de famille et la présence d'enfants, Québec, 2011

 

1.1 Les couples sans enfant

Cette section porte exclusivement sur les familles formées d’un couple car, par définition, les familles monoparentales comptent nécessairement des enfants. Les couples sans enfant forment un ensemble hétérogène où sont regroupées les familles qui n’ont pas d’enfant, soit parce qu’elles n’en ont jamais eu, soit parce qu’elles n’en ont pas encore, et celles dont tous les enfants ont quitté le domicile. Les 930 755 familles de recensement regroupées dans cette catégorie représentent plus de la moitié des familles formées de conjoints au Québec (50,5 %).

Quelque 16 500 couples sans enfant formés de conjoints de même sexe

Au tableau 2, à la colonne présentant les couples sans enfant, on constate que 914 280 des 930 755 couples sans enfant, soit la vaste majorité, sont formés de conjoints de sexe opposé (98,2 %). Cela a pour corollaire qu’en 2011, moins de 2 % des couples sans enfant sont formés de partenaires de même sexe; de plus en plus déclarée, cette situation de vie demeure donc relativement rare. Elle touche, au Québec, un peu moins de 10 000 couples masculins et près de 6 500 couples féminins.

TABLEAU 2 - Répartition en nombre et en pourcentage des familles, selon la présence d'enfants et le type de famille, Québec, 2011

Plus du quart des couples sans enfant formé de conjoints âgés

Dans l’ensemble, les couples sans enfant se composent de 18,2 % de jeunes familles, de 55,8 % de familles d’âge intermédiaire et de 26,0 % de familles d’aînés (tableau 1). Nous remarquons par ailleurs que ce type de famille concentre plus des trois quarts des familles dites d’aînés dénombrées au Québec, en 2011 (242 015/314 965; 76,8 %). Comme nous l’avons évoqué dans le précédent numéro du bulletin Quelle famille? (automne 2013, volume 1, numéro 1), le vieillissement de la population, notamment celui des baby-boomers, intimement lié à l’accroissement des départs d’enfants, est en partie responsable de l’augmentation du nombre de familles sans enfant.

Huit jeunes couples sans enfant sur dix vivent en union libre

Parmi les couples sans enfant, plus des deux tiers sont mariés (599 070/930 755; 64,4 %). Puisque cette catégorie de familles renvoie à des situations particulièrement contrastées – jeunes familles sans enfant, familles dont les enfants ont quitté le domicile –, il est intéressant d’observer le type d’union en fonction de l’âge des familles. À ce sujet, le tableau 1 montre d’importants contrastes. Sans grande surprise, les conjoints sans enfant les plus âgés vivent en union libre dans une proportion beaucoup moins importante que les plus jeunes. En effet, chez les couples sans enfant dont le plus jeune des conjoints a moins de 35 ans, l’union libre domine largement, près de huit couples sans enfant sur dix n’étant pas mariés (133 340/169 330; 78,7 %). Ces données reflètent la généralisation de cette forme d’entrée dans la vie à deux, de moins en moins couronnée d’un mariage, comme rite important du passage à la vie adulte (Bernier, 1996; Lemieux, 2003). Dans les couples où les conjoints sont plus âgés, cependant, le mariage est encore bien présent. Ainsi, la proportion de couples sans enfant vivant en union libre s’abaisse à mesure que l’âge du plus jeune des conjoints, lui, augmente, de sorte que dans les familles d’aînés, on compte moins de un couple sans enfant sur dix qui vit en union libre (18 905/242 015; 7,8 %).

1.2 Les familles avec enfants

Pour Statistique Canada, le vocable de familles avec enfants implique toujours que ceux-ci résident dans le même ménage que leurs parents. Ainsi, et comme nous l’avons évoqué précédemment, les parents d’enfants qui résident en dehors du domicile familial ne sont pas comptabilisés dans cette catégorie. Selon cette logique, un couple ayant deux enfants dont l’un ne réside pas avec ses parents le jour du recensement est comptabilisé comme famille avec un seul enfant.

Cette section porte sur les caractéristiques des 1,3 million de familles avec enfants au Québec. Leur nombre imposant confirme que les familles avec enfants demeurent donc bien présentes dans le paysage familial du Québec, malgré la baisse indéniable de la fécondité observée au cours des dernières décennies dans les pays industrialisés. Actes délibérés, avoir un enfant et consentir à l’élever ne sont plus soumis aux aléas du « destin » ou du « hasard », comme c’était le cas auparavant (Dandurand, 2001). L’enfant pensé est devenu un choix (Houle et Hurtubise, 1991). Même si les différents projets de vie – personnels, professionnels, familiaux – rivalisent parfois entre eux (Dandurand, 2002), on continue malgré tout, de nos jours, à prendre la décision d’avoir des enfants et de les élever.

TABLEAU 3 - Répartition en nombre et en pourcentage des familles avec enfants de tous âges, selon le type de famille, Québec, 2011

Les familles avec enfants toujours majoritairement biparentales

Comme le montre le tableau 3, en 2011, les familles avec enfants demeurent encore majoritairement biparentales (71,7 %), en dépit d’une hausse marquée de l’instabilité conjugale et des divorces observée au cours des dernières décennies. Les 360 670 familles monoparentales recensées comptent désormais pour plus de une famille avec enfants sur quatre au Québec (28,3 %), une proportion légèrement supérieure à celle que l’on observe dans le reste du Canada (26,6 % – donnée non montrée).

Plus de familles homoparentales formées de conjointes

Si, comme on l’a vu précédemment, les familles formées de conjoints de même sexe qui n’ont pas d’enfant à la maison sont relativement peu nombreuses, celles avec enfants le sont encore moins. Phénomène en émergence, l’homoparentalité est attestée chez un nombre encore très limité de familles, soit un peu moins de 1 300, en 2011 (tableau 2). L’importance relative des familles formées d’un couple de même sexe avec enfants demeure par conséquent marginale (1 285/1 272 605; 0,1 %). Il faut toutefois prendre en considération que l’ENM, comme le recensement, repose sur l’autodéclaration et que certaines personnes, placées dans des situations moins courantes ou moins conformes à la norme sociale, peuvent hésiter à lever le voile sur leur réalité conjugale (Blais et Durand, 2008). Pour cette raison, il est probable que l’importance du phénomène des familles homoparentales soit sous-estimée. Notons tout de même que, parmi les familles homoparentales, sept sur dix sont des couples féminins, alors que ceux-ci représentent moins de un couple avec ou sans enfants sur deux, parmi les couples de même sexe.

Trois familles avec enfants sur dix ne comptent que des enfants majeurs

En ce qui a trait à l’âge des enfants, il faut rappeler que l’univers considéré comprend les enfants de tous âges, qui peuvent être des personnes aînées, pour autant qu’elles demeurent avec au moins un de leurs parents. Cette situation est d’ailleurs attestée dans l’ENM; on dénombre près de 12 000 familles ne comptant que des « enfants » âgés de 55 ans ou plus (donnée non montrée). Ces familles appartiennent à la catégorie plus vaste de celles où l’on recense uniquement des enfants majeurs, dont le nombre dépasse 381 000 (tableau 4). Les familles qui ne comptent que des enfants de 18 ans ou plus représentent donc trois familles avec enfants sur dix, en 2011 (381 400/1 272 605). Parmi elles figure un volume important de familles comprenant uniquement des jeunes adultes qui n’ont pas encore 25 ans, soit 227 735. Plusieurs raisons peuvent expliquer le prolongement de la cohabitation parent-enfant : on pense tout de suite à l’allongement des parcours scolaires et aux dettes importantes qui peuvent en découler. D’ailleurs, selon l’ENM, lorsqu’une famille cohabite toujours avec un jeune âgé de 18 à 24 ans, celui-ci est aux études dans la majorité des cas (161 710/227 735; 71,0 % – donnée non montrée). Les difficultés d’insertion professionnelle, les retours au domicile familial après une rupture ou la fin d’une colocation, mais aussi des normes de cohabitation parent-enfant plus souples, qui permettent aux jeunes adultes de négocier un espace satisfaisant d’intimité et d’autonomie, sont des facteurs expliquant que nombre de jeunes adultes résident toujours chez leurs parents (Molgat, 1999).

TABLEAU 4 - Répartition en nombre et en pourcentage des familles avec enfants, selon qu'elles ont au moins un enfant mineur ou qu'elles n'ont que des enfants majeurs et pour certains groupes d'âge du plus jeune enfant, par type de famille, Québec, 2011

Les familles avec au moins un enfant mineur constituent la majorité des familles avec enfants au Québec : en 2011, on en a dénombré plus de 891 000, équivalant à sept familles avec enfants à la maison sur dix. De ce nombre, 340 850 ont des enfants de moins de cinq ans, équivalant au quart des familles avec enfants, et dans 86 745 familles figure au moins un enfant de moins de un an. Quelque 272 000 familles, soit plus de une sur cinq, vivent quant à elles avec un ou plusieurs adolescents (12-17 ans).

Plus de 185 000 familles nombreuses

La figure 2 renseigne sur la répartition en pourcentage des familles selon le nombre d’enfants vivant à la maison2. On constate que près de la moitié des familles avec enfants en comptent un seul (46,4 %), tandis que 38,8 % en ont deux. Les autres situations sont moins fréquentes. Tout de même, dans quelque 145 000 familles, trois frères et soeurs vivent avec leurs parents (11,4 %); moins souvent, on en compte quatre (2,6 %) et beaucoup plus rarement,cinq ou plus (0,7 %). De nos jours, on regroupe souvent sous le vocable de famille nombreuse une famille qui compte trois enfants ou plus. En 2011, ce sont 187 540 familles, correspondant à une famille avec enfants sur sept (14,7 %), qui sont considérées comme nombreuses. Cette proportion est inférieure à celle qui est calculée pour le reste du Canada (16,0 % – donnée non montrée).

FIGURE 2 - Répartition des familles avec enfants de tous âges, selon le nombre d'enfants, Québec, 2011

En moyenne, dans une famille avec enfants, on compte 1,7 enfant vivant à la maison. On remarque des différences sur ce plan, associées à l’âge du plus jeune conjoint dans la famille (tableau 6). Les jeunes familles avec enfants comptent en moyenne 1,7 enfant, soit légèrement moins que dans les familles d’âge intermédiaire qui en comptent 1,8, et jusqu’à 2,0 chez les 35-39 ans. Ce chiffre retombe finalement à 1,2 dans les familles d’aînés.

En ce qui a trait à l’âge des parents, d’ailleurs, on constate au tableau 1 que les familles avec enfants sont généralement moins âgées que celles qui n’en comptent pas. Les familles avec enfants se composent pour près du quart de jeunes familles (24,5 %), la majorité étant plutôt d’âge intermédiaire (69,8 %). Finalement, les familles d’aînés comptent pour plus d’une famille avec enfants sur vingt (5,7 %).

A) Les familles biparentales


Parmi les 911 935 familles biparentales dénombrées en 2011, la presque totalité se compose d’enfants et de parents, le cas de familles grands-parentales étant par ailleurs attesté. En l’absence des parents, en effet, 3 285 familles sont formées d’enfants vivant avec leurs grands-parents; elles représentent moins de 1 % des familles biparentales (donnée non montrée).

Le mariage toujours dominant au sein des familles biparentales

En dépit de la progression rapide de l’union libre chez les jeunes parents, les familles biparentales sont toujours majoritairement mariées, en 2011 (548 650/911 935; 60,2 %). On dénombre tout de même 363 285 familles dont les conjoints vivent en union de fait, équivalant à quatre familles sur dix parmi celles qui sont formées d’un couple avec enfants (38,8 %).

Une famille biparentale sur trois compte au moins un jeune enfant

Les familles biparentales où l’on compte au moins un enfant mineur représentent près des trois quarts des familles formées d’un couple avec enfants (74,3 %), comme le montre le tableau 4. Relevons également que près du tiers de ces familles compte au moins un enfant de moins de cinq ans dans leurs rangs (32,3 %). Dans le quart des familles biparentales, on ne recense que des enfants majeurs (25,7 %), dont une part considérable n’a pas encore 30 ans (191 530/234 045; 81,8 %).

Si une majorité de familles biparentales est unie par les liens du mariage, l’union libre prédomine là où figurent de très jeunes enfants, soit lorsque le plus jeune enfant a moins de cinq ans (163 995/294 655; 55,7 %). Puis, ce type d’union prend une importance moindre à mesure que progresse l’âge du plus jeune enfant, pour ne plus concerner que une famille sur cinq lorsque tous les enfants sont majeurs (45 855/234 045; 19,6 %).

Les familles biparentales mariées comptent plus d’enfants que celles en union libre

Dans les familles biparentales, on dénombre plus souvent deux enfants (42,5 %) que un seul (40,3 %), alors que les familles nombreuses comptent pour 17,2 %. Remarquons, au tableau 5, la proportion plus élevée de familles nombreuses chez les couples mariés (18,9 %), par comparaison aux couples qui ne le sont pas (14,6 %). Par ailleurs, en ce qui a trait au nombre d’enfants moyen rattaché aux familles biparentales, on remarque qu’il est légèrement supérieur chez les couples mariés (1,9 par rapport à 1,8 chez ceux en union libre). Certains auteurs associent cette situation à une conception plus traditionnelle de la famille chez les couples qui optent pour le mariage. Le mariage est en effet associé à des projets de fécondité plus ambitieux exprimés par les personnes (Lapierre-Adamcyk et Bingoly-Liworo, 2003), en plus de constituer un « témoignage de la reconnaissance d’un engagement plus ferme, de l’affirmation du projet familial », qui rend celui-ci moins aléatoire (Gauthier et Charbonneau, 2002, p. 38). On peut certainement y voir aussi un effet d’âge, comme l’indique le tableau 6. En effet, le mariage est généralement associé aux familles plus âgées, qui par le simple fait de cet âge avancé sont plus susceptibles d’avoir une descendance plus étendue. On a cependant récemment démontré que, même au sein de groupes relativement jeunes, la fécondité des femmes mariées demeure supérieure à celle des femmes en union libre (St-Amour, 2013).

TABLEAU 5 - Répartition en nombre et en pourcentage des familles avec enfants de tous âges, selon le type de famille, le nombre d'enfants et le nombre moyen d'enfants à la maison, Québec, 2011

Une plus grande jeunesse associée aux familles biparentales

Les indications fournies par l’âge des conjoints suggèrent, comme celles sur l’âge des enfants, que les familles biparentales sont généralement moins âgées que d’autres types de famille, notamment les couples sans enfant : en référence à la catégorisation exposée précédemment, les familles biparentales se composent à 28,0 % de jeunes familles, à 69,4 % de familles d’âge intermédiaire et à 2,6 % de familles d’aînés (tableau 1).

En combinant ces données avec le type d’union des conjoints, on constate que 61,9 % des 255 130 jeunes familles sont composées d’un couple qui n’est pas marié, comparativement à 32,3 % chez celles d’âge intermédiaire (204 775/633 150) et à un très petit nombre de cas chez les familles d’aînés (625/23 655).

TABLEAU 6 - Répartition des familles avec enfants, selon le type de famille, l'âge du plus jeune des conjoints, des deux ou du parent seul, et le nombre moyen d'enfants à la maison, Québec, 2011

Finalement, le tableau 6 est à même d’exposer, à grands traits, le cycle de vie général des familles biparentales, en associant certaines tranches d’âge plus fines du plus jeune des conjoints au nombre moyen d’enfants dans la famille : dans ce qui s’apparente à une famille nouvellement constituée, soit lorsque le plus jeune des conjoints a moins de 25 ans, le nombre moyen d’enfants est le plus faible (1,4). Il atteint un sommet à 2,1 enfants en moyenne lorsque le plus jeune des conjoints a de 35 à 39 ans. Puis, il décline graduellement et, dans les familles d’aînés comptant toujours des enfants, mais confrontées au départ de ceux-ci, ce nombre dépasse tout juste un enfant en moyenne. Remarquons qu’exception faite des plus âgées, les familles biparentales formées d’un couple marié comptent un nombre moyen d’enfants toujours plus élevé que celles qui sont formées d’un couple en union libre.

Les familles recomposées

Pour la première fois en 2011, les données amassées par Statistique Canada au moyen du recensement et de l’ENM permettent de préciser le portrait de la recomposition familiale3. À la différence des données précédentes, qui considéraient les familles avec enfants de tous âges, celles qui suivent se rapportent à l’univers des familles biparentales avec au moins un enfant âgé de moins de 25 ans à la maison (données non montrées). Les 833 105 familles considérées ici représentent 91,4 % de l’ensemble des 911 935 familles biparentales, qui constituaient jusqu’à maintenant l’univers de référence.

En 2011, 705 250 des 833 105 familles avec au moins un enfant de moins de 25 ans sont des familles biparentales dites « intactes » (84,7 %), c’est-à-dire dont les enfants présents, naturels ou adoptés, sont ceux des deux membres du couple. La recomposition familiale, constatée dans plus de 127 800 familles au Québec, est donc le fait de plus de une famille sur sept (15,3 %), parmi celles qui ont un couple à leur tête. Cette proportion est plus élevée que celle observée dans le reste du Canada (11,1 %).

Parmi les familles recomposées, on compte deux fois moins de familles avec enfants de l’union actuelle des conjoints (40 830) que de familles sans enfant de l’union actuelle (87 020). Ainsi, la recomposition, dans sept familles sur dix, tient à la présence d’enfants d’une union antérieure de l’un ou l’autre des conjoints, ou des deux, sans qu’un enfant soit issu de la famille recomposée.

B) Les familles monoparentales


L’ensemble des 360 670 familles monoparentales se compose pour plus des trois quarts de mères seules (276 415), l’autre quart étant constitué de pères seuls (84 255). Il faut avoir en tête que seules les personnes qui ont la garde de leur enfant le jour du recensement sont comptabilisées comme parent seul. Puisque les pères ont moins souvent la garde exclusive de leurs enfants et, lorsque cette garde est partagée, qu’ils l’ont moins souvent que les mères (Ministère de la Famille et des Aînés, 2011; Saint-Jacques et Drapeau, 2008), il est moins probable qu’ils soient recensés comme parents. Ces considérations doivent être prises en compte à la lecture des données qui suivent.

Soulignons d’abord la présence, parmi les familles monoparentales, de 3 570 familles grands-parentales (donnée non montrée). Représentant 1 % des familles monoparentales, ces familles formées d’un grand-parent et d’enfants, en l’absence des parents de ces derniers, comptent pour plus de la moitié des familles grands-parentales dénombrées en 2011 (3 570/6 860; 52,0 %).

Quatre familles monoparentales sur dix ne comptent que des enfants majeurs

Les familles monoparentales ont généralement connu au moins une transition familiale. Pour cette raison, elles sont plus susceptibles d’être plus âgées que les familles biparentales. Cette situation apparaît au tableau 4 à partir de l’âge des enfants vivant dans une famille monoparentale. Une proportion moins grande de parents seuls que de couples avec enfants a au moins un enfant mineur à charge, soit 59,1 % comparativement à 74,3 % chez ceux-ci. De même, la proportion de familles monoparentales dont le plus jeune enfant à la maison a moins de cinq ans est beaucoup plus faible (12,8 %) que dans les familles formées de conjoints (32,3 %). La proportion observée chez les pères seuls est encore plus faible (8,3 %).

D’ailleurs, les pères sont peu représentés dans l’ensemble des familles monoparentales qui ont la charge de tout-petits (6 980/46 195; 15,1 %). À mesure que l’âge du plus jeune enfant augmente, cette proportion progresse et atteint 26,8 % dans les familles où ce dernier est âgé de 12 à 17 ans. Toutefois, la proportion de pères seuls dans l’ensemble des familles monoparentales s’abaisse à nouveau lorsque celles-ci ne comptent que des enfants âgés de 18 ans ou plus.

Moins d’enfants en moyenne au sein des familles monoparentales

En ce qui a trait au nombre d’enfants résidant à la maison, les parents seuls en ont en moyenne moins (1,5) que les couples (1,8), comme le montrent les tableaux 5 et 6. Chez les pères seuls, le nombre moyen d’enfants observé est encore plus faible (1,4).

Plus de six familles monoparentales sur dix ne comptent que un enfant, tandis que trois sur dix en comptent deux. Finalement, la proportion de familles nombreuses est deux fois moins grande (8,6 %) que celle que l’on observe dans les familles biparentales (17,2 %) et, encore ici, le pourcentage calculé chez les pères seuls (6,3 %) est inférieur à celui que l’on observe chez les mères seules (9,3 %).

Les familles monoparentales sont plus âgées que les biparentales

Évoqué précédemment, l’avancement en âge généralement plus grand des familles monoparentales s’observe aussi lorsque l’on prend en considération l’âge du parent seul (tableau 1). Si environ une famille monoparentale sur six (15,6 %) est assimilée à une jeune famille, la grande majorité se retrouve plutôt dans la catégorie des familles d’âge intermédiaire (70,7 %). On compte donc en proportion moins de jeunes familles et plus de familles d’âge intermédiaire que dans les familles formées d’un couple. La proportion de familles d’aînés est beaucoup plus importante dans l’ensemble des parents seuls, par comparaison aux couples avec enfants (13,7 %, par rapport à 2,6 %).

Les pères seuls et les mères seules se distribuent différemment en fonction de ces catégories d’âge. On constate que les pères se concentrent davantage au sein des familles d’âge intermédiaire (78,9 %) que les mères seules (68,3 %). Celles-ci sont proportionnellement plus nombreuses que les pères seuls à avoir moins de 35 ans (17,5 % comparativement à 9,4 %) ou 65 ans ou plus (14,3 % comparativement à 11,7 %).

2. QUELQUES PARTICULARITÉS

Dans cette section sont brièvement présentées certaines données régionales et d’autres données sur les familles non natives ainsi que sur celles d’identité autochtone. L’information est volontairement sommaire, car chacun des thèmes abordés sera le sujet d’un numéro complet du bulletin Quelle famille?.

2.1 Une répartition régionale

Avec plus de 475 000 familles dénombrées en 2011, la région administrative de Montréal concentre à elle seule plus de une famille sur cinq, dans l’ensemble des familles avec ou sans enfants au Québec (21,6 %)4. En ajoutant les régions limitrophes de la Montérégie, de Laval, de Lanaudière et des Laurentides, on réunit près de six familles avec ou sans enfants sur dix (59,4 %), et une proportion légèrement supérieure de familles avec enfants au Québec (62,1 %).

TABLEAU 7 - Répartition en nombre et en pourcentage du nombre de familles, selon la présence d'enfants, Québec et régions administratives, 2011

Près des trois quarts des familles du Nord-du-Québec comptent des enfants

Dans onze des dix-sept régions, la proportion de familles avec enfants est inférieure à celle que l’on observe pour le Québec. Le Bas-Saint-Laurent (50,3 %), la Mauricie (51,0 %) et l’Estrie (51,9 %) présentent les proportions les moins élevées. Le Nord-du-Québec se distingue pour les raisons inverses : cette région présente la proportion de familles avec enfants de loin la plus élevée au Québec, soit près de trois sur quatre (73,3 %), mais il faut remarquer que les volumes de familles associés à cette région sont les plus petits de la province. Les régions de Laval (64,6 %) et de Montréal (62,9 %) suivent en importance en ce qui a trait à la proportion de familles avec enfants et présentent quant à elles un nombre de familles beaucoup plus important.

Dans cinq régions du Québec, la monoparentalité touche plus de 30 % des familles avec enfants

On constate aussi des disparités régionales en ce qui a trait à la proportion de familles monoparentales (figure 3). Dans l’ensemble, elles comptent pour 28,3 % des familles avec enfants au Québec, mais sont le fait de plus de trois familles sur dix dans les régions suivantes : Nord-du-Québec (33,4 %), Montréal (32,6 %), Mauricie (32,3 %), Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (31,8 %) et Outaouais (30,1 %). En revanche, moins de une famille sur quatre compte un parent seul dans la Chaudière-Appalaches (23,0 %), le Bas-Saint-Laurent (24,9 %) et le Saguenay–Lac-Saint-Jean (24,9 %), soit les régions où elles sont le moins représentées au Québec, en 2011.

FIGURE 3 - Nombre et proportion de familles monoparentales parmi les familles avec enfants, Québec et régions administratives, 2011.

2.2 Les familles immigrantes, mixtes ou résidentes non permanentes

Dans la présente section, les familles sont distinguées selon le statut d’immigration de la famille, c’est-à-dire selon que l’un des conjoints, ou les deux, ou le parent seul ont été reçus comme immigrants ou sont des résidents non permanents. Certaines caractéristiques générales associées à ces familles sont ensuite présentées.

Une famille sur cinq est immigrante, mixte ou formée de résidents non permanents

En 2011, dans huit familles sur dix au Québec, le parent seul ou les deux conjoints sont nés au Canada (80,8 %). Cela a pour corollaire que le nombre de familles formées de un ou de deux conjoints, ou d’un parent seul, immigrant ou résident non permanent, s’élève à 422 615. Les familles non natives forment 19,2 % de l’ensemble des familles avec ou sans enfants au Québec. Leur importance est plus grande parmi les familles avec enfants au Québec (22,6 %) que parmi celles qui n’en ont pas (14,5 %).

Dans les familles immigrantes ou résidentes non permanentes, 287 315 ont des enfants de tous âges à la maison. Parmi celles-ci, plus de une famille sur cinq est dirigée par un couple dont l’un des conjoints est immigrant ou résident non permanent, l’autre pas (64 210/287 315; 22,3 %).

Dans l’ensemble, les familles non natives se distinguent notamment sur les plans suivants :

  • elles sont proportionnellement plus nombreuses que les natives à compter des enfants (68,0 %, comparativement à 55,3 %);
  • la proportion de familles monoparentales, parmi celles avec enfants, y est moins importante (23,0 %) que chez les natives (29,9 %);
  • la proportion de mères seules, parmi les parents seuls, y est plus élevée (83,7 %) que celle observée chez les natives (75,1 % donnée non montrée).

TABLEAU 8 - Répartition en nombre et en pourcentage des familles non natives (immigrantes, mixtes ou formées de résidents non permanents), selon le type de famille et la présence d'enfants, Québec, 2011

2.3 Les familles d’identité autochtone

Pour arriver à traiter de cette thématique sur toile de fond familiale, nous considérons comme famille d’identité autochtone toute famille dont l’un des conjoints, ou les deux, ou le parent seul dans le cas de familles monoparentales ont déclaré une identité autochtone à l’ENM (voir la notion d’identité autochtone). Les résultats portant sur l’identité autochtone, plus que les autres, sont susceptibles de souffrir d’un sous-dénombrement. Elles demeurent tout de même une source incontournable pour l’étude de ces familles.

TABLEAU 9 - Répartition en nombre et en pourcentage des familles d'identité autochtone, pluriautochtone ou mixte, selon le type de famille, l'identité autochtone et la présence d'enfants, Québec, 2011

Une importante proportion de familles mixtes parmi les familles d’identité autochtone

En s’appuyant sur la définition retenue, on évalue à 50 395 le nombre de familles d’identité autochtone en 2011, ce qui représente 2,3 % de l’ensemble des familles au Québec. Comme on le constate au tableau 9, une proportion légèrement supérieure (2,5 %) est observée parmi les familles avec enfants.

Parmi les familles d’identité autochtone formées d’un couple, avec ou sans enfants, 66,4 % sont mixtes, c’est-à-dire que l’un des conjoints est d’identité autochtone, l’autre non (26 765/40 310). Lorsqu’on ne considère que les familles d’identité autochtone formées d’un couple sans enfant, cette proportion s’accroît à 74,8 % (13 765/18 405).

Dans l’ensemble, les familles d’identité autochtone se distinguent notamment sur les plans suivants :

  • la proportion de familles ayant des enfants à la maison est plus élevée dans ces familles (31 985/50 395; 63,5 %) que celle observée parmi les familles qui ne déclarent pas une identité autochtone (57,6 %);
  • parmi les familles avec enfants, les familles monoparentales sont proportionnellement plus nombreuses dans les familles d’identité autochtone (31,5 %) que dans le reste des familles au Québec (28,3 %), leur nombre dépassant 10 000 familles.

En résumé

Au Québec, en 2011 :

  • on compte plus de familles avec enfants (1,3 million) que de familles sans enfant (0,9 million) à la maison; la majorité (60,2 %) des familles biparentales de tous âges est toujours unie par les liens du mariage. Lorsque le plus jeune enfant a moins de cinq ans, cette proportion s’élève plutôt à 44,3 %;
  • les familles monoparentales se distinguent des biparentales en ce que les parents qui les dirigent sont généralement plus âgés, qu’elles comptent moins d’enfants et que ces derniers sont moins jeunes;
  • les régions du Nord-du-Québec, de Montréal et de Laval se distinguent de la moyenne québécoise par une proportion élevée de familles avec enfants.
  • plus de une famille avec enfants sur cinq (22,6 %) est immigrante, mixte ou formée de résidents non permanents;
  • près de 60 % des 21 905 familles biparentales dites autochtones sont mixtes, c’est-à-dire que l’un des conjoints déclare une identité autochtone, l’autre non.

Bibliographie

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LAPIERRE-ADAMCYK, Évelyne, Céline LE BOURDAIS et Valérie MARTIN (2009). « Familles et réseau familial extra-résidentiel : une réflexion sur les limites de la définition statistique de la famille », Cahiers québécois de démographie, volume 38, numéro 1, p. 5-39.

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VÉZINA, Mireille (2012). Enquête sociale générale de 2011 : Aperçu des familles au Canada – Être parent dans une famille recomposée, Statistique Canada – No 89-650-X au catalogue.


Notions, définitions et particularités des données

Famille de recensement

Au sens du recensement, une famille de recensement fait partie des ménages privés. Elle comprend les conjoints (de sexe opposé ou de même sexe), mariés (y compris ceux de même sexe depuis le recensement de 2006) ou en union libre (de sexe opposé ou de même sexe depuis le recensement de 2001), avec ou sans enfants (du couple ou de l’un ou l’autre des conjoints) à la maison, les parents seuls qui ont la charge d’enfants et les enfants. Lorsque les fils et les filles sont aux études ou occupent un emploi d’été ailleurs et retournent vivre avec au moins un de leurs parents au cours de l’année, ces fils et ces filles sont considérés comme des membres de la famille de recensement de leur ou leurs parents. Certains changements caractérisent la notion de famille depuis 2001 :

  • Les familles formées d’un couple en union libre incluent maintenant les couples de même sexe et leurs enfants, s’ils en ont;
  • Les « enfants » de tous âges, dans une famille de recensement, incluent :
    • les petits-enfants vivant dans le ménage d’au moins un de leurs grands-parents, en l’absence des parents;
    • les fils et filles qui ont été mariés, à condition qu’ils n’aient pas d’époux, d’épouse, de partenaire en union libre ou d’enfant vivant dans le ménage. Auparavant, il s’agissait d’enfants qui n’avaient jamais été mariés et qui vivaient à la maison.

Ces modifications se traduisent par une augmentation, entre 1996 et 2001, du nombre total de familles de recensement (+ 1,5 %), et plus particulièrement du nombre de familles monoparentales (de 6,2 %), par rapport à ce que l’on aurait obtenu avec l’ancienne définition.

À noter

  • Une personne vivant dans une famille de recensement fait nécessairement partie d’un ménage privé.
  • Une même habitation peut abriter plusieurs familles de recensement.
  • Une famille de recensement peut être intacte ou recomposée.
  • Un enfant vivant dans un centre d’accueil n’est pas considéré comme vivant dans une famille, au sens du recensement.
  • Au sens du recensement, un enfant, s’il répond aux critères cités précédemment, peut être par exemple un adulte de 40, 50 ans ou même plus, s’il vit toujours avec ses parents.
  • Dans le recensement, un parent qui n’a pas la charge principale d’un ou de plusieurs de ses enfants et qui vit seul est considéré comme hors famille et célibataire. Si le parent seul assume la garde, en part égale, avec l’autre parent et si son ou ses enfants résidaient avec l’autre parent le jour du recensement, il n’a pas été comptabilisé, contrairement à l’autre parent, parmi les familles monoparentales. S’il forme une nouvelle union avec un conjoint ou une conjointe, ce parent est considéré comme conjoint avec ou sans enfants dans cette nouvelle famille.
  • Un frère et une sœur ou deux cousins, par exemple, résidant dans un même logement, sont considérés comme hors famille de recensement.
  • Une famille sans enfant peut désigner un couple de parents dont les enfants ont quitté le domicile familial.

Identité autochtone

Désigne les personnes ayant déclaré être des Autochtones, c’est-à-dire Première Nation (Indien de l’Amérique du Nord), Métis ou Inuk (Inuit), et/ou ayant déclaré être des Indiens inscrits ou des traités, c’est-à-dire les personnes qui sont inscrites en vertu de la Loi sur les Indiens du Canada ou ayant déclaré être membres d’une Première Nation ou bande indienne.

Comme dans les opérations de recensement passées, le dénombrement de certaines réserves indiennes et de certains établissements indiens n’a pu être réalisé pendant l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 (permission non accordée ou autre raison). Au Québec, les réserves ou établissements où la population n’a pas été recensée ou l’a été en partie seulement sont les suivants : Akwesasne, Doncaster, Essipit, Kahnawake, Kanesatake, Lac-Rapide et Wendake.

Immigrant

Désigne une personne qui est ou qui a déjà été un immigrant reçu/résident permanent. Il s’agit d’une personne à qui les autorités de l’immigration ont accordé le droit de résider au Canada en permanence. Certains immigrants résident au Canada depuis un certain nombre d’années, alors que d’autres sont arrivés récemment. Certains immigrants sont citoyens canadiens, d’autres non. La plupart des immigrants sont nés à l’extérieur du Canada, mais un petit nombre d’entre eux sont nés au Canada. Dans l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011, « Immigrants » comprend les immigrants arrivés au Canada avant le 10 mai 2011.

Résident non permanent

Désigne une personne originaire d’un autre pays qui est titulaire d’un permis de travail ou d’un permis d’études, ou qui revendique le statut de réfugié.

Des totaux qui paraissent erronés?
Les totaux affichés diffèrent souvent de la somme des composantes qui les sous-tendent. Statistique Canada effectue des arrondissements aléatoires pour des raisons de confidentialité. Les nombres sont ainsi arrondis vers le haut ou vers le bas, jusqu’à un multiple de 5 ou de 10, dans certains cas. Lorsque des données sont supprimées pour une population de taille trop réduite, elles sont toutefois incluses dans les totaux ou sous-totaux.

Dans le cas des petits nombres, seuls certains résultats sont présentés. Lorsque les arrondissements aléatoires effectués par Statistique Canada pour des populations de taille très réduite (moins de 60 personnes) ont engendré d’apparentes incohérences dans les pourcentages dérivés, seuls les nombres absolus figurent. Le symbole « – » remplace alors le pourcentage, dans les cellules concernées.

Il est à noter que, dans certains tableaux, le total par sexe est obtenu en sommant les données pour chacun des sexes. Dans ces cas, il arrive que la somme diffère de 10 à 30 unités du total figurant dans certains tableaux généraux, sans pour autant que les résultats soient erronés.

Liste des tableaux et figures disponibles

Tous les tableaux et figures produits antérieurement dans le document Un portrait statistique des familles au Québec demeurent disponibles sur demande. Faites votre commande à l’adresse courriel suivante : quelle-famille@mfa.gouv.qc.ca.

Cette publication a été préparée par la Direction de la recherche, de l’évaluation et de la statistique, Direction générale des politiques, ministère de la Famille. Vous pouvez envoyer vos commentaires sur la publication à cette adresse : quelle-famille@mfa.gouv.qc.ca.

COORDINATION : Joanie Migneault
ÉQUIPE DE PRODUCTION ET DE RÉDACTION : Vincent Lou, Joanie Migneault, Philippe Pacaut et Kevin Rousseau
RÉVISION LINGUISTIQUE : Bla bla rédaction
CONCEPTION GRAPHIQUE ET ÉDITION : Direction des communications du ministère de la Famille
ISSN 2292-0846 (En ligne)
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2014
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives Canada, 2014
© Gouvernement du Québec


  1. Au sujet des limites de l’étude de la famille basée sur la corésidence, voir Lapierre-Adamcyk, Le Bourdais et Martin (2009).
  2. Les nombres figurent au tableau 5, présenté plus loin.
  3. Le lecteur qui désire connaître l’évolution du phénomène de la recomposition familiale peut consulter différentes analyses produites à partir des données de l’Enquête sociale générale, notamment celles de Statistique Canada pour le Canada (Vézina, 2012) et de Céline Le Bourdais et Évelyne Lapierre-Adamcyk (2008).
  4. Pour un complément d’information sur les données régionales s’appuyant sur le recensement canadien de 2011, on peut consulter le chapitre 3 du Panorama des régions du Québec, Gouvernement du Québec, Institut de la statistique du Québec, juin 2013.

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      Dernière mise à jour :
      26 janvier 2016